Valeur sûre des simulations sportives, MLB The Show revient comme une balle dans sa nouvelle itération, convaincu de conserver son titre de leader incontesté. Mais, à force de rester sur ses acquis, faute de concurrence, la référence des jeux de baseball ne risque-t-elle pas de se couper de son public et de se faire shooter hors des chaumières ?
En ce début de saison, la meilleure nouvelle pour les fans de baseball provient de BeIN Sports et non de Sony Interactive Entertainment. Et là, tout est dit ! Car si la chaîne de TV préférée de Jacques "The Voice" Monclar a respecté ses téléspectateurs en proposant chaque semaine un match en direct, les développeurs de la franchise MLB The Show se sont payé la tête de leur communauté en refourguant le même jeu qu'au printemps dernier. Seuls les effectifs, mis à jour, et quelques ajouts plus cosmétiques que majeurs, permettent en effet de distinguer les deux derniers opus. Une petite mascarade, même s'il est toujours difficile d'évoluer d'une année à l'autre au royaume des simulations sportives.
Une évolution trop soft(ball)
MLB The Show 17 nous avait mis une sacrée claque, se révélant plus réaliste que jamais avec "des animations toujours plus gratinées, une physique de balle bluffante, un sens du détail aigu (stades, supporters, présentation TV, bande-son) et des options tactiques encore plus riches". Ce sens de l'immersion n'a pas été perdu en cours de route - encore heureux - mais n'a pas non plus été renforcé. Seule l'ambiance sonore, avec un nouveau commentateur, les angles de caméra et les animations hors du terrain demeurent sensiblement meilleures, sans pour autant se rapprocher de l'irréprochable NBA 2K ou du très respectable FIFA.
En revanche, l'interface des menus a clairement été pompée sur celle des jeux EA Sports... et elle n'aurait pas dû, tant la précédente était cent fois plus intuitive. Peut-être une question d'habitude, me direz-vous ? Mais là, trop d'écrans tuent la navigation et le vieux roublard comme le novice se retrouvent aussi vite perdus qu'un rookie dans un vestiaire de superstars. Autre regret : la suppression d'un mode très populaire, "Franchise Online", qui permettait de créer et gérer sa propre équipe tout en affrontant des joueurs en ligne. Rien de grave dans l'absolu, mais une preuve supplémentaire que les studios de San Diego ont eu la main légère au moment de renouveler leur licence. D'autant que leur excuse, celle de peaufiner l'expérience online, n'est pas vraiment recevable au vu des nombreux bugs remarqués.
Plus vrai que nature
Pour autant, ce MLB The Show 18 se laissera apprécier par nombre de pratiquants qui retrouveront les sensations inhérentes à cette discipline et ce souci du détail propre à la série. C'est toujours aussi beau (4K, 60 fps, HDR), légèrement plus fluide, et réaliste au possible grâce notamment au boulot effectué sur la physique de la balle. Frapper dedans demeure d'un naturel désarmant pour un plaisir XXL. Un secteur inattaquable au moment de se plonger dans le coeur du jeu : le mode "Road to the Show". Une mécanique toujours aussi fun avec une scénarisation de carrière bien fignolée et un système de personnalisation retravaillé dans l'esprit d'un RPG avec des points d'expérience et tutti quanti. La base, mais quand même !
En revanche, Steve Merka Sr. et son équipe avaient annoncé une liste de changements majeurs dans une jolie vidéo de présentation, mais ces derniers n'ont soit aucun impact sur l'expérience globale de jeu, ou sont soit tellement devenus standards dans l'univers des simulations sportives qu'on les a aussitôt oubliés. Par exemple, le "Batting Stance Creator", qui est un éditeur de mouvements, n'est pas suffisamment poussé pour en faire un must du genre ni une raison de craquer pour ce nouvel opus. La présence de légendes de ce sport, comme Babe Ruth, ne contentera, elle, que les aficionados old school, ravis de pouvoir les compter dans leur équipe de rêve avec son système de cartes, de combinaisons entre elles et de micro-transactions. Mais il faut vraiment avoir une bonne connaissance des joueurs américains pour en profiter pleinement. Autant dire que ces rares nouveautés ne cassent pas trois battes à un canard...